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Environnement - Cadre de vie

Réduisons nos déchets de jardin

Paillage, mulching, compostage : que faire de ses déchets verts ?

Article publié le 07 avril 2020


Avec le confinement et le beau temps, les jardiniers en profitent ! L’occasion de rappeler quelques conseils pour la gestion des déchets verts.

Stop aux brûlages et dépôts sauvages !

Les dépôts sauvages sont interdits. Se débarrasser de ses déchets encombrants sur le trottoir est un délit répréhensible par la loi. Dans le cas où des déchets sont abandonnés, déposés ou traités contrairement aux prescriptions en vigueur, la Ville peut en assurer d’office l’élimination aux frais du responsable.

Le brûlage des déchets quels qu’ils soient est strictement interdit, non seulement en raison du risque de propagation mais parce qu’il pollue également l’air : la combustion, mauvaise, produit particules fines et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dont certains sont cancérigènes. À plus grande échelle, il participe au déséquilibre du cycle naturel du carbone.

Paillage/broyage

Ramasser l’herbe tondue et la répartir dans un coin du jardin, si possible au soleil, sur quelques centimètres d’épaisseur et attendre quelques jours qu’elle sèche un peu. Ensuite, l’utiliser en paillage, disposée en petites couches au pied des arbres, arbustes ou petits fruits et dans le potager pour éviter les grands arrosages.

Si vous disposez d’un broyeur, pensez à faire du broyat, qui pourra être très utile au pied de vos plantations ou dans votre composteur.

Mulching

Si vous ne possédez pas de tondeuse avec l’option mulching (technique de tonte sans ramassage de l’herbe), il suffit d’enlever le bac à ramassage de votre tondeuse et de laisser l’herbe sécher sur place pour qu’elle fertilise votre gazon, d’autant plus quand il s’agit de petites quantités.

Compostage

Guide du compostage SIETREM

Si vous avez un composteur, vous pouvez y déposer un peu de votre herbe tondue.

À défaut de composteur, vous pouvez très bien le faire en tas directement sur la terre, fabriquer le vôtre ou solliciter Le SIETREM, qui en fournit aux personnes qui le souhaitent.

Si vous avez amassé quelques feuilles mortes ou brindilles, n’hésitez pas à les ajouter, cela permettra un meilleur équilibre du compost. L’herbe, très humide, ne devrait pas représenter plus de 30 % du contenant total du compost. Remuez régulièrement, vous aurez un terreau de grande qualité.

L’emplacement idéal

Privilégiez un sol plat et un milieu semi-ombragé (comme au pied d’un arbre) et facilement accessible. Garantissez-vous un espace suffisant (50 cm de chaque côté) pour le manipuler facilement.

Pour faciliter le passage des micro-organismes et vers de terre, le compost doit être positionné à même le sol, de préférence préalablement décompacté.  Pour améliorer l’aération à la base, vous pouvez toutefois y déposer quelques centimètres d’un lit de branchages. Pour éviter la présence de petits rongeurs, vous pouvez également déposer un grillage en dessous.

Le bon équilibre

Les organismes intervenant dans la décomposition des déchets ont besoin d’énergie, d’eau et d’oxygène.

Si l’eau est indispensable aux organismes décomposeurs, le compost ne doit pas être noyé pour autant. Il doit également être régulièrement oxygéné, surtout en début de cycle : effectuez un brassage superficiel au moment de l’apport des déchets. Le méthane issu de la décomposition est odorant quand il est concentré. Permettre la circulation de l’air, c’est assurer la dissipation du méthane avant qu’il ne s’accumule. On sent immédiatement un compost qui manque d’air.

Il faut également respecter l’équilibre entre matières majoritairement carbonées (brunes, sèches, ligneuses, permettant l’aération de l’humus et se décomposant lentement) et azotées (vertes, fraîches, nourrissant les bactéries et se décomposant rapidement en dégageant de la chaleur). Il est conseillé d’avoir environ 60 % de matière azotée pour 40 % de matière carbonée.

Le rôle indispensable des décomposeurs

Tout un écosystème est présent dans votre compost et travaille à la décomposition des apports. On peut citer notamment :

  • les bactéries, principales responsables de la décomposition de la matière organique ;
  • les champignons, parfois microscopiques, qui dégradent la cellulose et la lignine et absorbent les substances antibiotiques ;
  • les larves de cétoine, qui se développent dans le bois très décomposé et s’attaquent à la lignine ;
  • les vers de terre, qui ingèrent la matière fraîche qui, une fois digérée, ensemencera et fertilisera votre tas de compost ;
  • les cloportes, friands de bois mort, sont présents au milieu des feuilles mortes et des brindilles ;
  • les gendarmes, qui se nourrissent de résidus végétaux, d’œufs d’insectes et d’insectes morts ;
  • les mouches et fourmis participent également à la décomposition des bio déchets. Si elles sont en trop grand nombre, un apport de matières sèches en surface devrait les faire fuir. Un apport de déchets humides ou du marc de café permet de faire partir les fourmis.

Les déchets difficiles à composter

  • Les végétaux à décomposition difficile comme les thuyas, résineux, lierre…
  • Les grosses tailles et branches non broyées peuvent mettre longtemps à se décomposer.
  • Les épis de maïs, longs à décomposer, peuvent être préalablement séchés puis émiettés.
  • Les trognons de chou devraient être broyés.
  • Noyaux et coquilles de fruits secs et de fruits de mer se décomposent lentement.
  • Le pain rassis peut avoir du mal à se décomposer. Si vous ne pouvez pas le récupérer en pain perdu ou en chapelure, émiettez-le et éparpillez-le bien dans le compost. Si des moisissures anti-bactériennes vertes ou noires s’y sont développées, laissez-le tremper dans de l’eau avant de l’incorporer dans le compost plutôt qu’en surface, il sera ainsi plus rapidement attaqué par les micro-organismes.

Les déchets à ne pas composter

  • Les fruits, légumes et plantes traités, comme c’est souvent le cas pour les agrumes du commerce : les pesticides sur leur enveloppe nuisent à la prolifération d’insectes et bactéries nécessaires à la décomposition du compost.
  • La viande et le poisson nécessitent pour se décomposer une température que le volume d’un compost individuel ne permet pas d’atteindre. Ces aliments risquent aussi d’attirer des animaux.
  • Les produits laitiers attirent les animaux et parasites, mais peuvent également étouffer le compost.
  • Les graisses et huiles se décomposent difficilement à des températures basses.
  • Les plastiques, verres, métaux, tissus synthétiques.
  • Les mégots de cigarettes.
  • Les papiers et cartons imprimés ou glacés : les encres comportent des métaux lourds toxiques.
  • Le bois de menuiserie est généralement traité, éviter donc la sciure.
  • Les lingettes et couches-culottes.
  • Les poussières de sacs d’aspirateur sont souvent synthétiques ou contiennent des métaux lourds.
  • Les cendres de briquettes de barbecue à base d’hydrocarbures ou de houille contiennent des traces de métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, sélénium…), d’arsenic, de soufre… cancérigènes.
  • Les végétaux malades dont les parasites ne seront pas détruits par un compost individuel.
  • Les plantes adventices et tontes montées en graines résisteront au compostage et risquent de germer dans votre jardin l’année suivante. Vous pouvez les tremper, les graines ainsi humidifiées germeront alors dans le compost avant de pourrir.
  • Les feuilles de rhubarbe, insecticides, risquent de nuire à votre compost.

Si vous ne pouvez pas faire de compost, reportez les coupes et tailles non indispensables pour ne pas gonfler votre stock de déchets végétaux.

+ d’infos : Mon quotidien > Environnement – Cadre de vie > Collecte des déchets